Le 29 août 2023, l’Iran a convoqué l’ambassadeur d’Australie à Téhéran pour protester contre une publication de l’ambassade australienne sur sa page Instagram, soutenant les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queer et intersexes (LGBT+). Ce geste diplomatique intervient à la suite d’un message posté en l’honneur de la journée « Wear it Purple Day », un événement australien dédié à la sensibilisation et au soutien des jeunes LGBTQI+.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié cette publication de « contenu offensant et contraire aux coutumes et à la culture iranienne et musulmane ». Selon le communiqué officiel, la convocation de l’ambassadeur australien visait à exprimer la « ferme condamnation » de ce qu’il considère comme une atteinte à ses valeurs religieuses et culturelles.
La publication de l’ambassade australienne, affichée le dimanche précédent, affirmait : « Aujourd’hui et tous les jours, nous sommes dévoués à créer un environnement solidaire où tout le monde, en particulier les jeunes LGBTQI+, peut se sentir fier d’être lui-même ». Bien que ce message vise à encourager l’inclusion et la tolérance, il a été perçu par l’Iran comme une provocation, remettant en cause les fondements de sa politique intérieure vis-à-vis des droits humains et des libertés individuelles.
Les droits LGBT+ en Iran
En Iran, depuis la Révolution islamique de 1979, l’homosexualité est strictement interdite et punie par la loi. Le Code pénal iranien prévoit des peines sévères, pouvant aller jusqu’à la peine de mort pour les actes homosexuels. Le régime iranien justifie ces sanctions en invoquant des principes religieux et culturels profondément ancrés dans le pays. Toute forme de promotion des droits LGBT+ est considérée comme un affront direct à l’ordre moral établi par la République islamique.
Cette situation place l’Iran en opposition directe avec de nombreux pays occidentaux, comme l’Australie, qui ont adopté des politiques progressistes en matière de droits LGBTQI+. Le choc entre ces deux visions du monde est souvent au cœur des tensions diplomatiques. Alors que des pays comme l’Australie cherchent à promouvoir les droits humains et l’égalité des genres, l’Iran défend une vision traditionnelle fondée sur la charia.
Un incident révélateur des tensions internationales
Cet incident souligne non seulement les divergences culturelles entre l’Iran et l’Occident, mais met également en lumière le fossé grandissant entre les valeurs de nombreux pays occidentaux et celles des régimes conservateurs comme l’Iran. Alors que de plus en plus de pays adoptent des lois pour protéger les droits des minorités sexuelles, d’autres, comme l’Iran, continuent de maintenir des politiques répressives.
La convocation de l’ambassadeur australien s’inscrit dans un contexte de répression accrue des mouvements et initiatives liés aux droits humains en Iran. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement iranien manifeste son opposition à des campagnes ou actions internationales en faveur des droits LGBT+, et cet incident diplomatique pourrait être suivi d’autres réponses de la part des autorités iraniennes.
Conclusion
Le conflit entre l’Iran et l’Australie autour de la publication sur les droits LGBT+ montre à quel point ces questions peuvent provoquer des tensions diplomatiques profondes. D’un côté, l’Australie et d’autres pays cherchent à soutenir les droits des personnes LGBTQI+ à l’échelle internationale ; de l’autre, des nations comme l’Iran perçoivent ces initiatives comme une menace directe à leur culture et à leurs lois religieuses. Cet incident rappelle que les droits humains, bien que fondamentaux pour beaucoup, restent un sujet de division majeure sur la scène internationale.